Des formations accréditées par badges numériques sont offertes pour les amateurs d’abeilles et d’apiculture.
Saviez-vous que les abeilles produisant du miel ne sont pas adaptées au rude climat québécois? En effet, nos abeilles québécoises sont solitaires et ne vivent pas dans des ruches. Les abeilles fabriquant du miel récolté pour la consommation humaine sont originaires d’Europe. Ainsi, près de 30% des abeilles québécoises meurent durant l’hiver, malgré les efforts des apiculteurs qui tentent de conserver la chaleur des ruches.
Des abeilles au Collège
Ce genre d’information peut sembler anodine, mais si l’on considère l’impact des insectes pollinisateurs sur notre environnement, il devient évident qu’il s’agit d’un enjeu important.
Quelques projets d’apiculture urbaine sont d’ailleurs mis en place afin de favoriser le développement et le maintien de la faune et de la flore urbaine. À ce sujet, on peut nommer l’initiative du Collège Lionel-Groulx qui, en avril dernier, a lancé un projet d’apiculture urbaine dans le but de venir en aide aux pollinisateurs:
«Les abeilles sont actuellement victimes de surmortalité. On parle du syndrome d’effondrement des colonies. Depuis le début des années 2000, on constate en Amérique du Nord une diminution constante du nombre d’abeilles.»
Philippe Bélanger-Roy, enseignant de biologie au Collège Lionel-Groulx.
En souhaitant maximiser les avantages qu’amène l’installation des ruches, le Collège intègre cette installation dans plusieurs programmes de cours:
«L’ajout des ruches était tout naturel pour le Collège. En plus des bienfaits pour l’environnement, c’est une occasion d’inclure l’éducation relative à l’environnement à une panoplie de programmes.»
Michel Louis Beauchamp, directeur général du collège.
Les cours de biologie, où l’on aborde l’écologie des abeilles mobilise les ruches installées par le Cégep pour leurs études. De plus, le cours de technologie de la production horticole et de l’environnement se penche sur le rôle des abeilles dans la pollinisation de cultures. Quant à eux, les étudiants du programme de gestion et technologie d’entreprise agricole et ceux en technique de bureautique de gestion du commerce collaborent sur un projet commun. Les premiers se concentrent sur la transformation des aliments avec le miel récolté. Les seconds produisent du matériel promotionnel destiné à la commercialisation de ces produits.
Il est intéressant de noter cette tendance à inscrire la formation dans un système où les différents départements collaborent entre eux. Plutôt que de diviser les disciplines en des catégories et des expériences hétérogènes, on regroupe les compétences de chacun afin d’assurer le succès d’un projet commun. Ce genre d’initiative permet de palier à certaines lacunes de l’éducation traditionnelle. À travers ce processus, les étudiants manifestent leurs apprentissages dans la création de projets concrets. Cela permet d’inscrire leur travail dans un contexte cohérent. Les systèmes de badges numériques font échos à cette ligne de pensée. Tout comme les abeilles ayant des rôles définis dans le maintient de la ruche, les étudiants mettent de l’avant leurs qualités et collaborent vers un même objectif. L’union fait la force !
Des badges numériques pour aider les abeilles
Pour poursuivre sur le sujet des badges numériques, des certifications par badges sont, elles aussi, offertes dans le domaine de l’apiculture.
Polenize est un organisme du Royaume-Uni se spécialisant dans la conservation des abeilles. En plus de faire de la recherche et développement, Polenize offre des formations accréditées par badges numériques. Celles-ci sont destinées aux citoyens intéressés par la conservation des abeilles.
La formation « Community Beekeeper » est destinée aux mécénats de l’organisation favorisant la pérennité des abeilles. En achetant cette formation, les apprenants participeront à des projets d’apiculture communautaire. Ils assisteront à une ou plusieurs visites de ruchers. De plus, Ils apprendront l’importance culturelle et environnementale de l’apiculture tout en acquérant des connaissances d’initiation sur la structure des sociétés d’abeilles mellifères.
Dans le cas présent, la formation sert surtout à financer les efforts de conservation de l’organisme. Il s’agit d’un cas d’usage peu courant des badges numériques. Cela permet cependant de démontrer que le badge est une technologie qui englobe plus que la formation professionnelle ou académique.