Les diplômes d’institutions scolaires sont le moyen le plus reconnu d’attester et de certifier les apprentissages et les connaissances. Ce certificat en papier sera le seul témoin de nos années de labeur scolaire, des repas avalés en vitesse à la cafétéria, des innombrables tasses de café froid et des nuits blanches des fins de session. Mais que restera-t-il des connaissances et compétences apprises tout au long de notre parcours académique ? Comment peut-on réellement les faire reconnaître et les valoriser auprès des futurs employeurs ?
Les certifications numériques sont la porte d’entrée pour faciliter la liaison entre les apprenants et les entreprises. C’est un moyen efficace et simplifié de démontrer aux employeurs la capacité des candidats à effectuer le travail demandé. Les badges numériques sont adaptés aux besoins actuels de notre société, puisque le marché du travail évolue rapidement, et que les technologies numériques transforment les processus, les interactions et les compétences que doivent nécessairement maîtriser les apprenants.
Selon Serge Ravet, consultant expert dans les badges numériques, “90 % des apprentissages ne sont pas mis en valeur dans les diplômes.” Effectivement, un programme complet universitaire représente un ensemble de cours intéressants et formateurs, dont peu de traces subsistent pour en démontrer les apprentissages. Il est donc difficile, pour un finissant, d’expliquer les compétences apprises avec un simple certificat imprimé. D’ailleurs, la certification traditionnelle en papier, présente de nombreux risques que le numérique peut éviter : ce document peut être perdu, endommagé, est plus falsifiable et demeure difficile à vérifier. Un papier est difficilement transportable et ne peut pas être partagé, puisqu’il n’en existe qu’une seule copie. Mais surtout, ce document ne donne pas de détails sur les connaissances réelles, les efforts impliqués et les accomplissements de l’étudiant.
Les badges et certifications numériques viennent donc répondre à ces problématiques. Ces badges enrichissent les parcours d’apprentissage, attestent des multiples compétences acquises, contiennent de nombreuses informations encryptées, peuvent inclure des preuves et des fichiers, sont très difficilement falsifiables mais simples à vérifier, sont portatifs et permettent de regrouper les réussites en un seul endroit pour qu’elles ne soient jamais égarées.
“Pour les universités, c’est un bon moyen de diversifier leur offre certifiante et diplômante, de favoriser la rétention des étudiants en leur permettant d’aller à leur rythme en accumulant des micro-certifications qui par concaténation peuvent déboucher sur l’obtention de diplômes” (Deloitte Digital, 2017). En effet, les badges peuvent aussi être “accumulés” lors du parcours de l’apprenant pour aboutir à une certification numérique complète. Ce diplôme numérique peut prendre la forme d’un “dossier” des compétences de l’étudiant, regroupant les nombreux badges numériques acquis dans un programme universitaire ou collégial. D’ailleurs, un étudiant n’ayant pas terminé le programme scolaire, aurait toujours accès aux badges déjà acquis, afin de faire valoir ses compétences dans d’autres programmes d’étude ou auprès des employeurs. Cela renforcerait la valeur accordée aux études sur le marché du travail et pourrait, espérons-le, renforcer la motivation des étudiants à persévérer dans les études post-secondaires.
Sources et lien à consulter :
https://blog.deloitte.fr/les-badges-de-competences-au-coeur-de-la-formation-de-demain/
https://oce.uqam.ca/usage-des-badges-numeriques-dans-le-monde-academique-du-travail-et-social/